À la fin de la deuxième guerre mondiale, la Corée est libérée du joug japonais mais se retrouve sous influence soviétique au nord et états-unienne au sud. En 1947, les Nations Unis demandent l'organisation d'élections en Corée, que l'URSS refuse catégoriquement. Malgré de fortes protestations organisées également par le Parti des Travailleurs Sud-coréens, le gouvernement provisoire de l'armée américaine déployé en Corée finit par se retirer au profit du président élu Rhee Syngman, nationaliste et anticommuniste, lui-même grand allié des États-Unis. Le parti des travailleurs et ses partisans reprennent les protestations de plus belle, parfois violentes. Sur l'île de Jeju, refuge pour les militants communistes, les affrontements avec la police s'intensifient, jusqu'à ce que Rhee Syngman déclare la loi martiale, en 1948. L'armée intervient aux côtés de la police et se livre à des exactions violentes et meurtrières. Des milliers de civils sont rassemblés, arrêtés, emprisonnés et exécutés.

Menacés d'emprisonnement pour diffamations graves contre le gouvernement en place, personne ne pouvait ne serait-ce que mentionner le drame. Ainsi, les atrocités commises sur l'île de Jeju resteront cachées pendant plusieurs années. Il faudra attendre le début du XXIe siècle avant que les autorités ne présentent des excuses et que l'étendue des massacres ne soit dévoilée publiquement. Dans cette sélection, vous trouverez des œuvres de fiction (romans, nouvelles et bande dessinée) dans lesquelles le soulèvement de Jeju est mentionné avec plus ou moins de détails et de manière plus ou moins frontale.