En octobre 1979, le président autoritaire Park Chung-hee est assassiné par son garde du corps, après presque 20 ans à la tête du pays. Sa mort laisse la Corée du sud dans une instabilité générale, et permet au général Chun Doo-hwan de s'emparer du pouvoir après un coup d'état militaire en décembre de la même année. Cette prise de pouvoir est largement contestée, en particulier dans les milieux étudiants et universitaires. Des manifestations pour la démocratisation du pays, la liberté de la presse et contre la loi martiale, déclarée après la mort du président Park, sont organisées à l'échelle nationale. En mai 1980, ces manifestations sont à leur point culminant.

En réponse à ces mouvements, le pouvoir militaire étend encore la loi maritale et déploie des troupes dans tout le pays, provocant la fermeture de plusieurs universités. À Gwangju, bastion de l'opposition, plusieurs hommes politiques importants sont arrêtés et la police est déployée pour assurer la fermeture des universités. Le 18 mai 1980 débute le Soulèvement de Gwangju avec des affrontements entre les étudiants de l'université de Chonnam et les parachutistes, venus en soutien à la police. Le mouvement de protestation s'est ensuite étendu à la ville entière, quant le 20 mai, l’hôtel de ville est pris par les manifestants. Le 27 mai, l'armée sud-coréenne intervient pour une répression totale, provoquant entre deux cents morts et jusqu'à plusieurs milliers selon les organisations de défense des droits de l'homme.

Cette répression sanglante, reconnue par le gouvernement sud-coréen en 1988 seulement, est aujourd'hui commémorée les 18 mai. Elle est régulièrement évoquée ou racontée dans des films ("May 18", de Kim Ji-hoon ou encore "Taxi Driver", de Jang Hoon), des séries ("Youth of May" de Song Min-Yeop)et aussi dans certains romans, dont le plus connu est sans nulle doute Celui qui revient, de Han Kang.