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Mes lectures du mois de janvier furent variées avec un petit peu d'albums et de romans jeunesse, et des romans qui m'ont emmené au Japon et en Mongolie.

Côté Jeunesse, j’ai été époustouflée par le coup de crayon de Sissi Briche dans son album Satomi et le souffle de vie. Satomi est une petite fille, orpheline de mère, qui tente de suivre les traces de sa mère [cette dernière ? pour remplacer sa mère] en s’exerçant au kyudo, la voie de l’arc, qui était sa grande passion. Malheureusement du fait de sa cécité, Satomi ne parvient jamais à toucher le cœur de sa cible. Surprotégée par son père, Satomi ne connaît rien du monde extérieur et passe sa vie dans son domaine et son dojo. Mais voilà qu’un jour, Ki, un yôkai incarnant un courant d’air, débarque dans sa vie tel un tourbillon et chamboule son quotidien. Satomi et le souffle de vie nous apprend que certaines amitiés peuvent nous amener au-delà de ce qui nous semble possible, qu’elles peuvent nous affranchir des peurs que d’autres projettent sur nous. Je vous laisse admirer les superbes illustrations de Sissi Briche ci-après.

©Sissi Briche, Satomi et le souffle de vie , 2024

©Sissi Briche, Satomi et le souffle de vie , 2024

©Sissi Briche, Satomi et le souffle de vie , 2024


A l'eau est un album très drôle et touchant sur la vieillesse et le retour en enfance. Une petite fille qui meurt d'envie d'aller à la piscine vient tirer sa grand-mère hors de son lit mais avec grand peine car cette dernière ne veut pas bouger. Sa petite fille la traîne jusqu'à la piscine, la met sous la douche et l'amène près du bassin. La grand-mère plonge dans l'eau, se laisse aller, se sent légère, apaisée, son corps ne ressent plus aucune douleur, et elle se laisse porter par l'eau. Au point de ne plus vouloir en sortir !
J'ai adoré les illustrations qui sont très drôles, on sent vraiment l'effet de légèreté et de bien-être que procure l'eau.

©Park Heejin, A l'eau , février 2024

©Park Heejin, A l'eau , février 2024

Touche pas à mes kakis ! est un album qui nous emmène au cœur d'une famille japonaise. Nous suivons le petit Ken qui adore les kakis et essaie d'attraper des kakis bien mûrs. Malheureusement c'est sans compter sur la vivacité et l'appétit des corbeaux qui en un battement d'ailes lui volent ses fruits préférés. Lui qui n'avait qu'une envie, partager ses fruits avec ses amis, est dégoûté de voir son arbre envahi par les corbeaux et vidé de tout fruit mûr. Ses grands-parents lui donnent alors quelques conseils et techniques traditionnels pour récolter les kakis et vivre en harmonie avec les corbeaux ! J'ai adoré l'ambiance automnale qui se dégage de ce livre, avec les arbres qui se dénudent et la couleur orangée des kakis. J'ai aussi aimé la transmission transgénérationnelle qui est au cœur de cet album.

©Satomi Ichikawa, Touche pas à mes kakis , août 2024

©Satomi Ichikawa, Touche pas à mes kakis , août 2024


J'ai aussi découvert un roman jeunesse très sympathique, King et Kong. Nous suivons deux frères pandas, des jumeaux, qui n'ont pas les mêmes caractères et qui passent leurs journées ensemble. Sauf que voilà, l'un d'eux a envie de découvrir le monde, et sur un coup de tête, il part en voyage. L'autre se sent alors très seul. Comment s'habitue-t-on au vide que laisse l'autre qui part en voyage sans date de retour, sans moyen de communication ? C'est un roman drôle, qui parle très bien des relations entre frères, de la solitude, de la confiance en soi.

"Kong a tout pour être heureux. Un frigo, un fauteuil à bascule, un frère avec qui partager ses joies et ses peines. Et pourtant...Pourtant, Kong a le cœur qui gratte."


Côté Japon, je me suis intéressée à Urushi, le roman qui clôt la pentalogie Une clochette sans battant d’Aki Shimazaki. Dans ce tome, nous retrouvons Anzu, et sa famille. La narratrice est sa fille adoptive, Suzuko. Adolescente, vivant heureuse dans sa famille recomposée, elle est toutefois peinée de ne plus voir autant son « grand frère » dont elle est secrètement amoureuse. Elle imagine pouvoir vivre à ses côtés quand elle devra quitter la maison familiale pour ses études. Elle se questionne aussi de plus en plus sur son avenir et s’oriente vers le domaine des arts, avec l’envie de pratiquer le kintsugi. C’est une jeune fille attachante, qui ne comprend pas encore très bien ses émotions et ses sentiments. C’est un bon moment de lecture (comme souvent avec cette autrice) même si j’ai trouvé que les deux dernières pentalogies de Shimazaki n’étaient pas aussi puissantes que ces deux premières.

"Le Kintsugi me séduit toujours. Je contemple la photo d’une vieille assiette ornée de vagues bleues. Dessus serpentent plusieurs longues lignes d’or courbées comme des rameaux. Quelqu’un l’a-t-il laissé tomber par accident ? Ou bien exprès ? Une femme en colère contre son mari l’aurait jeté sur le sol, par exemple. Quelle que soit son histoire l’assiette a été ressuscitée à merveille. Ce n’est pas une simple réparation. Il s’agit d’une création. Un art. Sinon, il suffit d’utiliser une colle forte ordinaire."


Côté Mongolie, nous retrouvons de nouveau Ian Manook pour un thriller efficace, Aysuun. Le roman commence en 1930 quand "les Soviétiques lancent une campagne de pacification dans le sud de la Sibérie". Ces campagnes avaient pour but d'éradiquer les cultures nomades des peuples mongols et touvains. La famille d'Aysuun est massacrée, elle et sa mère sont laissées pour mortes. Une vingtaine d'année plus tard, Aysuun saisit l'opportunité de se venger. J'ai mis un peu de temps à entrer dans le récit car la narratrice raconte son histoire à un "Petit frère" et le tutoie. Mais peu à peu, j'ai vu les pages défiler sous mes yeux tant la tension monte en puissance. L'auteur arrive à nous plonger dans les us et coutumes des Mongols et des Touvains avec brio.

"Comme chaque matin, nous devons parcourir le petit bout d'éternité qu'est chaque journée. Quelques pas sur le sentier de notre destinée. Si nous devons mourir ce soir, en quoi le savoir nous aiderait-il à mieux vivre notre dernier jour ?"

J'ai aussi lu Ciel bleu, où nous découvrons l’enfance nomade de l’auteur Galsan Tschinag. Il nous emmène dans son monde, dans les steppes, dans les yourtes. On voit à travers ses yeux d’enfant à quel point le monde des nomades est déjà en train de changer, que certains préfèrent aller en ville et se sédentariser. On assiste à leurs combats contre les éléments naturels quand ils s'acharnent sur eux et leur troupeau. Et on voit aussi comment réagit un petit garçon face aux différents bouleversements que connaît son quotidien et sa vie familiale.

"Les dernières années de sa vie, grand-mère a été heureuse. Nous étions l'un à l'autre, nous étions ensemble, nous vivions l'un pour l'autre. Nous formions une petite famille à l'intérieur de la grande. Dans la grande, il pouvait y avoir des accrocs, dans notre petite famille régnait toujours l'harmonie, le petit soleil du bonheur y brillait."


Et en conclusion de ce bilan, je vous laisse avec quelques billets coup de cœur :

Les lotus d'or - Jane Yang

Boule de neige - Kim Gi-jeong et Moon Jong-hun

Femme pour moitié - Perumal Murugan


Je vous souhaite de très belles lectures, n'hésitez pas à nous faire part de vos dernières découvertes livresques :)


Bibliographie

Satomi et le souffle de vie
16.90 €
Disponible
A l'eau !
18.00 €
Disponible
Touche pas à mes kakis !
14.00 €
Disponible
King et Kong
10.00 €
Disponible
Une clochette sans battant. Urushi
16.00 €
Disponible
Aysuun
21.90 €
Disponible
Ciel bleu : une enfance dans le Haut-Altaï
9.00 €
Disponible
Les lotus d'or
22.90 €
Disponible
Boule de neige
13.90 €
Disponible
Femme pour moitié
21.50 €
Disponible