Rencontre autour du livre "La respiration embryonnaire et les méthodes du souffle : sept écrits taoïstes des Tang (618-907)"
Avec Catherine Despeux et Muriel Baryosher-ChemounyNous sommes très heureuses d'inviter Catherine Despeux et Muriel Baryosher-Chemouny pour une rencontre-dédicace autour de leur ouvrage La respiration embryonnaire et les méthodes du souffle : sept écrits taoïstes des Tang (618-907), édité dans la Bibliothèque chinoise des Belles lettres.
A propos des intervenantes
Muriel Baryosher-Chemouny, sinologue et hébraïsante, a étudié à l’Inalco le chinois et l’hébreu. Elle enseigne la civilisation chinoise à la Sorbonne nouvelle (Paris 3) depuis de nombreuses années. Son domaine d’étude porte sur l’alchimie en Chine et en Occident, sur leur symbolique respective. Elle est l’auteur notamment de La quête de l’immortalité en Chine : alchimie et paysage intérieur sous les Song, Dervy, 1996. Par ailleurs, ses recherches concernent aussi la pensée philosophique et mystique hébraïque (articles dans la revue « Peut-être » et conférences sur le sujet).
Muriel Baryosher-Chemouny
Catherine Despeux
A propos du livre
Sont traduits dans ce livre les écrits sur les « méthodes du souffle » (qifa 氣法), datant pour la plupart des Tang (618-907), qui ont été intégrés au Canon taoïste des Ming. Ils exposent des procédés pour nourrir la vie, très en vogue à l’époque des Tang et aux époques postérieures. Ces méthodes consistent principalement en mouvements gymniques (daoyin 導引), automassages, diètes telles que l’abstinence de grains (bigu 辟穀), diverses façons de respirer (tuna 吐納), d’ingérer le souffle (fuqi 服氣), de faire circuler le souffle interne avec visualisations de ses trajets ou de sa diffusion dans diverses régions du corps (xingqi 行氣), emploi du souffle (yongqi 用氣) pour se soigner ou pour soigner autrui.
Les techniques qui y sont mentionnées prennent racine dès la fin des Royaumes combattants, vers le ive siècle avant notre ère, pour atteindre leur apogée sous les Tang, non sans avoir reçu l’influence de techniques bouddhiques de respiration (ānāpāna), de visualisations du corps et de concentration (dhyāna), dès les Six Dynasties (IIIe-VIe siècle). Après les Tang, non seulement elles feront partie, dans le contexte taoïste, de pratiques individuelles d’alchimie interne et de certains rituels, mais aussi elles se diffuseront encore plus qu’auparavant dans les milieux lettrés et médicaux.
Sous les Song, les Ming et les Qing, ces méthodes du souffle prendront place dans des ouvrages médicaux et dans des compilations de lettrés, dans le but de « nourrir la vie », de se maintenir en bonne santé, voire de soigner certains symptômes. De nos jours, elles ont été pour la plupart simplifiées et sont devenues l’une des bases de ce que l’on appelle le qigong 氣功.