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Quelle est la place des femmes en Asie ? Nous vous proposons de le découvrir avec des articles dédiés aux femmes dans la littérature. Continuons notre tour d'Asie en passant par les Corées ! Avec cette sélection d'ouvrages, vous découvrirez les femmes en Corée : comment sont-elles perçues dans la société et au travail ? Quel regard est porté sur la femme dans le couple ? Ou dans la maternité ? Le féminisme y a-t-il une place ? Ce sont des questions que nous effleurons par le biais de la littérature.


 Une place dans la société en tant que femme

La Corée du Sud est le pays avec le taux de fertilité le plus bas du monde, le nombre d'enfant par femme étant de 0,72 en 2023.

Ces dernières années, un mouvement contestataire face à une société patriarcale mené par les femmes sud-coréennes a émergé : le mouvement 4B. Ce mouvement vise à encourager les femmes à se libérer des normes de genre et des attentes sociétales patriarcales. Il repose sur quatre principes centraux, appelés « 4B» : ne pas se marier avec des hommes (bihon 비혼), ne pas sortir avec des hommes (biyeonae비연애), ne pas avoir de relation sexuelle avec des hommes (bisekseu비섹스), et ne pas avoir d'enfant (bichulsan비출산).

Cela résulte de plusieurs facteurs relevés par les groupes féministes, à commencer par la place des femmes au travail : la Corée du Sud est le pays de l’OCDE qui possède le plus gros écart de salaire (31% en 2021) entre les hommes et les femmes. Il existe une politique de congé maternité très stricte, pratiquement inexistante, qui pousse beaucoup d’entre elles à stopper leur carrière au moment de fonder une famille. 

Kim Jiyoung, née en 1982, est un roman incontournable du féminisme dans la littérature coréenne, apportant un regard aiguisé sur la condition de la femme sud-coréenne dans son couple et sa famille, mais aussi au sein d’une société qui ne permet pas - ou difficilement - de concilier maternité et carrière professionnelle. Kim Jiyoung est une jeune femme coréenne d'aujourd'hui. Contrairement à sa mère et à ses tantes qui ont dû quitter tôt l'école et accepter des emplois subalternes pour financer les études de leurs frères, rien ne l'empêche d'obtenir le diplôme de son choix et de décider de son orientation professionnelle. Mais, après une brève expérience dans une agence évènementielle, la naissance de sa petite fille peu après son mariage la contraint, bien malgré elle, à abandonner toute ambition personnelle pour endosser le rôle de mère au foyer. Elle compare également sa place à celle qu’occupaient les générations précédentes, conditionnées par le favoritisme à l’encontre de la gent masculine.

Comme autres sujets de société qui poussent de plus en plus les femmes à se révolter, nous pouvons également citer le phénomène très présent des « Molka » (몰카), des caméras espionnes utilisées pour filmer les femmes à leur insu, notamment dans les toilettes publiques, ou encore des Nth room, plusieurs salons de discussion sur l'application de messagerie chiffrée Telegram pour distribuer des vidéos à caractère sexuel à un nombre signalé de 260 000 utilisateurs. Le féminisme en Corée du Sud, ou plus largement la place des femmes dans la société, est ainsi un sujet de société tout à fait d’actualité, partagé notamment sur les réseaux sociaux, mais c’est également un sujet traité par la littérature.

Cela est tout particulièrement vrai dans les genres littéraires communément regroupés sous l'appellation "mauvais genre" du policier, du thriller et de l'horreur. Les auteurs n'hésitent pas à y "explorer les zones sombres de leur société en dénonçant entre autres l’enfance martyrisée, la puissance des « chaebol(s) » avec son lot de corruption et d’impunité, et bien entendu la maltraitance envers les femmes"*. On remarquera d’ailleurs avec curiosité que plus de la moitié des auteurs de ces genres traduits sont des autrices. Cela pourrait s’expliquer du fait que la littérature « noble », également appelée « littérature blanche », a longtemps été réservée aux hommes et que les autrices ont trouvé dans ces genres moins considérés une ouverture à l’expression des problématiques les concernant.

Cocktail Sugar est un recueil de huit nouvellistes posant un regard parfois dur, souvent troublant, sur la société coréenne contemporaine. Histoires de couples, d’amour, de famille, s’enchaînent et décrivent une société en pleine mutation. Si l’héritage confucéen est présent, l’impérieux besoin de liberté des individus bouleverse les codes et les rôles préétablis. Qu’elles soient de fringantes célibataires, des femmes mariées esseulées, battues ou battantes, les héroïnes de Cocktail Sugar prennent vigoureusement une parole qui leur est souvent refusée. Aux prises avec un soudain besoin de révolte, elles s’étonnent de la place que la société leur réserve. Le recueil idéal pour commencer à s’intéresser au regard des femmes sur leur condition.

Dans Le monde selon Sisun, Chung Serang nous livre un roman choral, aussi poétique que mordant, sur la place des femmes dans la culture coréenne et européenne. Objet de toutes les fascinations, Shim Sisun a mené une vie de femme libre, de mère, d'artiste, défiant toutes les conventions de la société coréenne de la fin du XXe siècle. Malgré l'apparente légèreté du roman, nous retrouvons pourtant des thèmes difficiles de l'histoire coréenne avec Sisun, comme l'après-guerre, l'immigration et la place des femmes dans le monde de l'art. Thèmes qui se confrontent à d'autres sujets, tout autant d'actualité, abordés avec la jeune génération de la famille, comme le maintien des traditions, l'écologie, la santé mentale et le féminisme.

 

Femmes et pression sociale

La pression sociale en Corée du sud commence dès le plus jeune âge avec les études, notamment avec l’examen du Suneung (수능) qui permet d’accéder aux meilleures universités et donc à de plus grandes chances d’avenir professionnel.

Avec Parce que je déteste la Corée, Chang Kang-Myoung pose justement la question de l’épanouissement en Corée du Sud. L’histoire suit une jeune femme, Kyena, qui prend la décision de quitter la Corée où elle ne se sent pas à sa place. En effet, dans ce pays où la réussite sociale prime sur l’épanouissement personnel, elle se sent rapidement dépassée. Venant d’un milieu modeste, voire défavorisé, qui ne lui permet pas d’atteindre les meilleures universités et donc, qui compromet tout son avenir professionnel, elle ne parvient pas à se retrouver. Même sa relation amoureuse, finalement, lui parait superficielle. Le roman nous plonge au cœur de la société coréenne et de ses exigences. La pression sociale, notamment dans le milieu professionnel, y est parfaitement exposée et interrogée, par cette jeune femme qui préfère tout quitter pour tout recommencer.

La pression, chez les femmes notamment, peut aussi s’exercer sur l’apparence physique. La société sud-coréenne valorise énormément l’apparence physique : en effet, le pays de la K-beauty a des normes de beauté strictes, au point de mettre en avant la chirurgie esthétique et de la considérer comme une norme. Les femmes doivent donc se montrer parfaites de la peau aux cheveux, mais aussi en modifiant des aspects apparaissant « disgracieux » tels que le nez ou la double-paupière.

Un thème qui est abordé dans True Beauty. Ju-Kyeong souffre du regard des autres à cause de son visage disgracieux. Victime de harcèlement au collège, elle va profiter de son passage au lycée pour changer son apparence à l'aide de tutos en ligne. Devenue une experte en maquillage, elle rentre au lycée en étant considérée comme la plus jolie fille de l'école. Ce webtoon est l’illustration de la pression sociale que peuvent ressentir les femmes quant à leur apparence : toujours être apprêtées, la peau lisse et blanche, avoir la ligne…

Si j’avais ton visage accentue le sujet de la chirurgie esthétique avec Ara, dont la meilleure amie économise pour s'offrir des opérations de chirurgie plastique et ainsi accéder à une vie meilleure. L’idée qu’être belle offre de plus belles opportunités de carrière mais aussi de mariage peut donc faire partie intégrante de la société coréenne.

Chung Bora, autrice de l'imaginaire dénonce avec finesse cette pression que fait peser la société sur les épaules des femmes notamment dans deux de ses nouvelles : La tête et Les règles de la vie, disponibles dans le recueil Lapin Maudit. Attention, cette jeune autrice d'horreur maîtrise à la perfection ses ambiances mystérieuses, malaisantes voire effrayantes. Les règles de la vie nous plonge dans la situation, de notre point de vue totalement impossible, d'une femme se retrouvant enceinte sans rapports sexuels. Tout le monde, aussi bien sa famille, ses amis que le personnel médical, fait tout pour lui trouver un père, de manière parfois brutale et sans jamais remettre en question l'absurdité de la situation, car sans père, l'enfant sera dans l'impossibilité de "grandir correctement". La tête raconte l'histoire d'une mère et épouse qui voit surgir un jour une forme de tête depuis le fond de ses toilettes...à priori modelée de ses propres déjections corporelles. Celle-ci l'appelle doucement…"mère, mère"...C'est le dégoût qui saisit notre narratrice, un dégoût pour cette immondice, reflet d'elle-même. Les standards de la normalité basculent avec Chung Bora qui dénonce dans ses nouvelles un patriarcat omniprésent, intrusif à grand renfort du genre de l'absurde.


Femme dans le couple et sexualité

Plusieurs autrices parlent de la violence dans le couple et dans la famille. C'est le cas de la très perturbante Pyun Hye-young dans sa nouvelle Soudain, qu'on peut retrouver dans le recueil Forêt de l'Ouest. Alors que le corps d'une femme inconnue est repêché dans un lac, une présence étrange investit les lieux menant progressivement les lecteurs à comprendre ce qu'il s'est réellement passé. A l'image de Chung Bora dont nous vous parlions ci-dessus, Pyun Hye-young distille un sentiment d'horreur croissant dans ses lignes menant à une conclusion terrible.

Seo Mi-ae, dans un style plus classique, et souvent humoristique, parle de cette même violence conjugale dans son recueil Les 30 meilleures façons d'assassiner son mari. Cinq textes, cinq types de violence. Dans la nouvelle éponyme, elle reste imaginaire et permet à la narratrice de souffler un peu dans un quotidien étouffant. Pourtant au fil des nouvelles, émerge une réalité : le meurtre devient la seule solution envisageable quand la violence des hommes devient insoutenable.

Dans La végétarienne de Han Kang, tout tourne autour de la violence, y compris dans les relations hommes-femmes. C'est particulièrement frappant dans la première partie du livre, dans laquelle un homme pose un regard extrêmement dur sur Yonghye, sa femme, devenue soudainement végétarienne et refusant peu à peu toute forme de communication. En colère devant cette épouse muette et passive, il en devient accusateur, cruel et agressif. Attention, il va jusqu'à la violer. Yonghye ne peut échapper à cette violence, qui va la chercher au plus près, dans son intimité.  

L'arbre nu nous laisse d'abord penser qu'il sera question d'une histoire d'amour impossible au temps d'une guerre qui a marqué la Corée. Gyeong-a vend des peintures souvenirs aux soldats américains et c'est grâce à son travail qu'elle rencontre un peintre, plus âgé et marié, dont elle tombe amoureuse. Elle commence alors à s'interroger sur son désir, cherche à l'explorer et surtout, à marquer l'homme qu'elle aime. Mais rapidement, le lecteur se voit plonger dans une quête d'identité et de sens, alors que tout semble s'écrouler en permanence autour de la jeune femme. Comment survivre dans un pays qui se déchire ? Comment se construire quand la guerre menace de nous prendre plus encore ? L'héroïne peut alors sembler déroutante, pourtant Gyeong-a ne nous laisse pas insensible. Emportée au cœur de sa douleur, alors que le deuil et la culpabilité semblent l'étouffer, on peut entrevoir une lueur d'espoir : l'amour et les rêves qui s'y accrochent.


Femmes mères

En Corée, une fois devenue mère, une femme perd une partie de son identité pour n’être plus nommé qu’en fonction de son enfant. Reléguée au statut de mère s’occupant de la maisonnée, on peut s’interroger sur les répercussions psychologiques de cette perte de soi. Le célèbre réalisateur Bong Joon-ho avait particulièrement bien mis en scène ce personnage de mère, prête à tout, y compris à tuer pour son fils dans le film Mother.

Lee Seung-U, dans son roman La vie rêvée des plantes, met en scène la mère de famille entièrement dévouée à son fils estropié. Véritable symbole de la mère sacrificielle coréenne, elle va jusqu’à porter son fils sur son dos jusqu'au bordel pour le soulager.

La mère peut également s'ériger comme dernier rempart entre son enfant et le monde, et espérer le protéger. Évidemment selon les critères de la mère. C'est le cas dans A propos de ma fille, de Kim Hye-jin. Un roman particulièrement intéressant car il donne voix à une mère dont la fille est lesbienne. La narratrice s'oppose fermement à la vie de cette fille qu'elle trouve ingrate. Méchante, elle n'hésite pas à employer des mots désagréables pour qualifier la partenaire de sa fille et leur choix de vie. Attention néanmoins à ne pas s'arrêter à cette dureté de façade puisqu'elle se révèle le fruit de la peur de voir sa fille mourir seule, sans le mari et les enfants qui forment le modèle familial conceptualisé depuis toujours par une société conservatrice.

La figure de mère peut parfois faire défaut. C'est ce qui arrive aux deux sœurs du roman Je vais ainsi, So Ra et Na Na, dont la mère s’abandonne au désespoir après la mort de leur père. Ainsi, elles grandissent sans modèle maternel et quand, une fois adulte, Na Na annonce à sa grande sœur qu'elle attend un bébé, So Ra est bien incapable de comprendre son désir d'être mère, ce qui provoque de fortes tensions entre les deux sœurs inséparables. L'autrice Hwang Junggeum nous raconte avec une très grande délicatesse, cette absence dans la vie de deux sœurs, qui ont dû apprendre à vivre sans modèle et à imaginer leur propre signification de ce que veut dire être mère.

Quiconque s’intéresse à la culture coréenne, n’a pu passer à côté de la Ajumma (아줌마) : véritable figure que l’on peut retrouver aussi bien dans le métro Séoulite que dans le K-drama du moment. Ce terme représente une femme d’âge moyen, mariée et avec un ou plusieurs enfants. L'exemple typique d'une ajumma est à retrouver dans la bande dessinée Les Daronnes, de Ma Yeong-shin. Ce projet est né un jour où l'auteur a demandé à sa mère de lui décrire sa vie de tous les jours à l'écrit. Un quotidien disons-le, rocambolesque, qu'il a adapté ensuite en bande dessinée. On y découvre la vie de femmes, entre cinquante et soixante ans qui vont en boîte, qui ont une vie sexuelle (très) active, qui rouspètent sur leurs enfants absents ou trop présents, qui s'aiment et se déchirent, qui travaillent pour vivre, qui se défendent face à des patrons prédateurs et dangereux. Sans fioriture, cette bande-dessinée est aussi drôle que frappante dans ce qu'elle raconte de la vie de ces femmes, qu'on oublierait presque dans le paysage.

Dans un genre différent, on retrouve dans Les 4 enquêtrices de la supérette Gwangseon, certains sujets comme le harcèlement au travail, les violences conjugales et la pression sociale qui pèsent sur un groupe de femmes au foyer, amies, vivant dans un complexe d'appartements à Séoul. Dans le but de sauver l'une d'entre elles d'un mari violent, elles se mettent en tête de trouver des indices sur un exhibitionniste sévissant dans le quartier pour obtenir la récompense financière promise. L'auteur, Jeon Geonwu se sert du style "cosy mystery" avec brio puisqu'il met ainsi au centre d'une enquête trépidante un groupe de femmes déclassées socialement qui trouvent dans la sororité le moyen de se tirer vers le haut. 


Femmes survivantes

Par son histoire, entre colonisation et guerre qui a déchiré le pays, la Corée a connu bien des épisodes traumatiques. Comment ont évolué les femmes dans ces contextes difficiles ? La littérature, notamment les livres comportant des héroïnes, en a été et en est encore marquée.

La colonisation japonaise, de 1905 à 1945 a profondément marqué le pays et est aujourd’hui le thème de plusieurs œuvres littéraires, tel que Pachinko de Lee Min Jin. Le roman prend place au cœur de la colonisation avec Sunja, une jeune coréenne qui se laisse séduire par un bel étranger, dont elle tombe enceinte, et que l’on va suivre pendant toute la première partie du livre. Ses sacrifices et ses choix qui l’ont menée à émigrer au Japon afin de faire survivre sa famille, se répercutent sur les générations à venir.

(Attention : « Femmes de réconfort » étant le terme communément employé, nous l’utiliserons ici. Cependant, l'emploi de ce terme est fortement contesté par les organisations qui exigent du gouvernement japonais des excuses formelles et des réparations, et préfèrent le terme non édulcoré d'« esclaves sexuelles ». )

Le sujet des « femmes de réconfort », ces femmes victimes de la guerre et du système d'esclavage sexuel de masse organisé à travers l'Asie par et pour l'armée et la marine impériales japonaises, est un sujet sensible que nous retrouvons évidemment dans la littérature d’aujourd’hui. Femmes de réconfort de Jung Kyung-a est un documentaire sous forme de roman graphique, expliquant et retraçant l’histoire qui a mené à l’esclavage sexuel de centaines de milliers de femmes à travers l’Asie. Une façon plus facile d’informer le plus grand nombre sur cette histoire encore niée par le gouvernement japonais. Les orchidées rouges de Shanghai évoque l’histoire d’une jeune femme enlevée par des soldats japonais, avec d’autres coréennes. Contrainte d'intégrer pendant presque dix ans l'unité des « femmes de réconfort ». De Séoul à Shanghai, de Singapour à Hiroshima, le destin bouleversant d'une femme à travers la tourmente de l'expansion territoriale japonaise en Asie. Filles de la mer est un roman sur le même thème. Il retrace l’histoire tragique de deux sœurs qui ont été séparées lorsque l’une d’elles, Hana, se fait enlever par un soldat japonais afin de servir comme « femme de réconfort ». Au travers de son histoire, et de celle d'Emi que l’on peut suivre en 2011, nous prenons pleinement conscience de tout ce qu’a entraîné cette période pour les coréennes et de l’importance de la reconnaissance de cette tragédie humaine.

Comme nous le savons, la guerre de Corée sépara la péninsule en deux. Deux coréennes reprend parfaitement la dualité existante entre le sud et le nord. C’est l'histoire d'une Nord-Coréenne racontée par une Sud-Coréenne, grâce à Seh-Lynn, une sud-coréenne qui va écouter puis écrire le récit de Park Jihyun, nord-coréenne qui a pu fuir son pays. C’est un ouvrage important sur la dure réalité d’une jeune femme qui a survécu à la famine, à la répression, à la violence d’un mariage forcé, puis, enfin, de sa fuite.

C’est par le biais de son roman autobiographique, Je voulais juste vivre, que Park Yeonmi voulut partager son expérience de transfuge nord-coréenne. Malgré les polémiques qui entourent l’ouvrage, il est inévitable de partager la voix de cette survivante.  

Femmes chamanes (무당)

Mudang(무당) est le nom habituel donné aux femmes chamanes en Corée du Sud. Le chamanisme se transmet généralement de mère en fille, ce sont donc principalement des femmes qui le pratiquent. Considérée comme une guérisseuse et une médium, elle est consultée pour soigner une souffrance, guérir une maladie, aider au succès d'une nouvelle entreprise, communiquer avec les morts... Aujourd'hui, dans la société moderne, la mudang est toujours appelée pour des événements courants de la vie. Il est d’ailleurs très facile de les trouver dans des cafés de voyance, notamment dans le quartier de Seongbuk à Séoul.

La chamane à l'éventail nous offre les mémoires de la chamane Puchae, transcrites et racontées par Alexandre Guillemoz, celui qu'elle considéra comme son fils et qui a consacré sa vie à l'étude du chamanisme coréen. Véritable immersion aux côtés de cette grande chamane, née en Corée occupée, qui a connu la guerre et la très grande pauvreté. Sa vocation, son récit "chamanique" est livré accompagnés de nombreuses anecdotes, parfaites pour faire goûter aux non-spécialistes toute la complexité du chamanisme, des rêves, des rituels et des cérémonies.

La tradition chamanique est encore bien présente également en Corée du nord : Princesse Bari conte l'histoire d'une jeune fille, frêle et courageuse, qui fuit la Corée du Nord à la fin des années 1990, se réfugie un moment en Chine avant de traverser l'océan à fond de cale d'un cargo et de débarquer à Londres. Un des éléments importants sur ce roman est la relation de l’héroïne avec sa grand-mère aux pouvoirs chamaniques : elle initie sa petite fille à ses croyances, ce qui l’accompagnera dans son évolution pour être femme. Même après la mort de sa grand-mère, Bari demeurera en contact avec elle. Elle se servira de ses compétences pour apaiser les souffrances des vivants.

 



* Pierre Bisiou dans Le Polar coréen rencontre depuis peu un vif succès en France, quelles sont ses particularités ?, un article à lire sur Korea.net


- Cassandra & Clémence


Bibliographie

Kim Jiyoung, née en 1982
6.90 €
Disponible
Kim Jiyoung, née en 1982 : roman, 2016 : texte intégral
5.80 €
Disponible
Cocktail sugar : et autres nouvelles de Corée
10.95 €
Disponible
Le monde selon Sisun
22.90 €
Disponible
Parce que je déteste la Corée
8.00 €
Indisponible
True beauty. Vol. 1
14.95 €
Disponible
Si j'avais ton visage
8.95 €
Disponible
Lapin maudit
9.20 €
Disponible
La forêt de l'Ouest
14.00 €
Disponible
Les 30 meilleures façons d'assassiner son mari (et autres meurtres conjugaux)
7.70 €
Disponible
La végétarienne
7.90 €
Disponible
L'arbre nu
18.00 €
Disponible
L'arbre nu
24.90 €
Disponible
La vie rêvée des plantes
9.95 €
Disponible
A propos de ma fille
18.00 €
Disponible sous 4 à 7j
Je vais ainsi
20.00 €
Disponible
Les daronnes
25.00 €
Disponible
Les 4 enquêtrices de la supérette Gwangseon
9.00 €
Disponible
Pachinko
9.90 €
Disponible
Femmes de réconfort : esclaves sexuelles de l'armée japonaise
22.00 €
Disponible
Les orchidées rouges de Shanghai
9.90 €
Disponible
Filles de la mer
8.60 €
Disponible
Les mauvaises herbes : d'après le témoignage d'une esclave sexuelle de l'armée japonaise
30.00 €
Disponible
Deux Coréennes : souvenirs du pays d'où l'on ne peut s'échapper
10.20 €
Disponible
Je voulais juste vivre
8.90 €
Disponible
La chamane à l'éventail : récit de vie d'une mudang coréenne. La chamane et l'ethnologue
22.00 €
Disponible
Princesse Bari
8.50 €
Disponible
Korean feminist artists : confront and deconstruct
69.95 €
Disponible
Je suis une kisaeng
22.50 €
Disponible