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Résumé
Au-delà de l'émerveillement et de la fascination exercée par le mythe, ce livre évoque deux mille ans d'histoire de la Chine dans ce qu'elle a de plus essentiel - la construction de son identité par exclusion du monde extérieur - le long des trois mille kilomètres de la frontière nord, des steppes mandchoues aux portes du Turkestan.
Avec la première unification de l'État, au IIIe siècle av. J.-C., sont scellées les limites de l'empire par une «grande muraille de dix mille lis», face au monde barbare. Loin d'être une barrière, ou un limes vide et figé, de tels espaces aux marges de la steppe et des terres cultivées ont toujours vibré et bouillonné d'affrontements et d'échanges. Au fil des siècles, la «grande muraille» est devenue multiple. La présence obsédante de l'étrangeté fait l'unité du livre, qui souligne en revanche la dispersion géographique, au cours des vaines recherches d'une frontière par les dynasties successives.
L'Europe médiévale, curieuse et inquiète, en quête de divin, découvrit ces étranges constructions. Tour à tour «mur d'Alexandre», barrière contre les peuples de Gog et Magog aux portes de l'infernal Tartare de l'Antiquité, puis symbole de la grandeur d'un empire des sages, ou oeuvre monstrueuse d'un tyran, la Grande Muraille devint un mythe dans l'imaginaire de l'Occident. Elle est aujourd'hui le symbole de la Chine moderne!
L'accord de la poésie, de la peinture et de la calligraphie est l'expression la plus achevée de l'âme chinoise. Tous les sentiments que la muraille inspire ou cristallise s'y font écho: l'exil, la séparation, l'héroïsme, la souffrance, la mort. La transposition des Dix-huit mesures chantées au Cornet Hun de Cai Yan (200 apr. J.-C.), la poétesse captive des Xiongnu: l'évocation de la célèbre légende de Meng Jiangnu, déplorant la mort de son époux: les poèmes de Li Po, Wang Wei, Cen Shen et d'autres de la dynastie Tang, sont un contrepoint à la brutalité des horizons de pierres et de déserts, restituant la vraie dimension, l'empreinte dans la conscience chinoise de la Grande Muraille, «une merveille et une malédiction» (Lu Xun).
Sur la couverture:
La muraille Ming à Mutianyu, au nord de Pékin. Calligraphie chinoise de Chenxiwu Xieu.
Chez le même éditeur:
Voyage dans l'Empire mongol (Rubrouck)
Frontières d'Asie
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Le papier, 2 000 ans d'histoire
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Femmes du Japon
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