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Ean :
9782866811884
Pages :
164
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Résumé
Le Sûtra du cœur est un condensé des principales notions du bouddhisme, depuis les quatre nobles vérités qui fondent cette doctrine, jusqu'à la théorie des cinq agrégats constituant le moi, la chaîne conditionnée de coproduction dépendante, la constitution du monde à travers les organes des sens ; l'exposé de ces notions souligne l'importance de la sapience ou prajña comme élément essentiel pour réaliser l'identité de la vacuité et des phénomènes.
A propos de l'auteur
Nan Huaijin est un des grands maîtres laïcs du Chan dans la Chine du XXe siècle; il est un des plus célèbres et aussi des plus controversés en Chine populaire comme à Taiwan...
Extrait du titre
Le commentaire du Sûtra du cœur dont nous présentons ici une traduction est de Nan Huaijin 南懷瑾 (aussi écrit Nan Huai-chin), l'un des grands maîtres laïcs du Chan dans la Chine du XXe siècle. Il a été exposé en février 1983 à Taiwan, au cours d'une session de sept jours de méditation intensive ― ce que l'on appelle dans le Zen japonais une sesshin ―, dans l'esprit non pas d'un commentaire doctrinal, mais d'un enseignement à l'occasion de la quête de l'éveil et de la pratique du recueillement (dhyāna) de plus d'une centaine de disciples : moines, moniales, laïcs et laïques.
Qui était Nan Huaijin ?
Nan Huaijin (fig. 1) fut l'un des personnages les plus célèbres et les plus controversés du XXe siècle, en Chine populaire comme à Taiwan. Né en 1918 à Leqing près de Wenzhou dans la province chinoise du Zhejiang, il s'est éteint à l'âge de 95 ans le 29 septembre 2012, à Miaogang, une ville située entre Suzhou et Shanghai, près du Lac Taihu, où il s'était installé depuis 2003.
Au premier abord, ce personnage peut sembler atypique mais, au fond, il est conforme à l'idéal traditionnel du lettré confucéen : maîtrise à la fois des arts civils et militaires puisqu'il a appris dans sa jeunesse des arts martiaux, éthique confucéenne, engagement politique et social, défense de la culture chinoise traditionnelle. Il possédait une excellente connaissance non seulement du confucianisme, mais aussi du bouddhisme et du taoïsme. Il fréquenta nombre de religieux chinois du monde bouddhique et taoïste et acquit la réputation d'être un des grands maîtres Chan de notre époque.
Nan Huaijin s'engagea très jeune dans la défense de la Chine qui allait traverser une période mouvementée de son histoire, notamment avec la guerre sino-japonaise qui éclata en 1936. Il fut à partir des années 1940 instructeur à l'école militaire que Tchang Kai-check avait fondée à Chengdu dans la province du Sichuan. Son séjour dans cette province lui permit de rencontrer un maître Chan qui allait jouer un rôle décisif dans sa vie, et de rendre visite à plusieurs grands maîtres tibétains installés non loin de là. En 1942, il alla résider dans le temple de la Falaise des esprits (Lingyansi), près du Mont de la Ville bleutée, non loin de Chengdu. C'est là qu'il rencontra Yuan Huanxian (1887-1966) de Yanting (Sichuan) (figure 2), un laïc spécialiste du Chan qui y faisait une retraite. Ce dernier fonda à Chengdu en 1943 l'Ermitage de Vimalakîrti (Weimo jingshe), où il enseigna sans relâche le Chan. C'est au cours d'une session intensive de méditation Chan, que Nan Huaijin, alors âgé de 25 ans, aurait connu l'Éveil. En 1944, fut publiée la Collection de textes de l'ermitage de Vimalakīrti (Weimo congshu) qui regroupe les enseignements sur le Chan de Yuan Huanxian, ses exposés sur les sûtras et les classiques confucéens, et des dialogues avec ses disciples dont Nan Huaijin .
Après son éveil, Nan entreprit une retraite de trois ans au mont Emei (Sichuan). Puis, au gré de l'évolution politique, il se déplaça dans les provinces du sud de la Chine et choisit de suivre Tchang Kaichek à Taiwan en 1949, où il séjourna jusqu'en 1984, date à laquelle il alla vivre quelques années à Washington. Puis il s'installa à Hong Kong en 1988 et finit par revenir en Chine populaire en 2002. Durant toutes ces années, à côté de ses activités politiques, il n'a cessé d'enseigner le Chan et d'autres formes du bouddhisme à des disciples laïques et religieux.
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Les sûtras cités dans le commentaire de Nan Huaijin
Le commentaire de Nan Huaijin est dans le style du Chan : il n'est ni doctrinal ni intellectuel, mais se présente plutôt comme un sermon, au cours duquel le maître n'hésite pas à injurier les disciples et à employer divers moyens pour les faire sortir de leur routine. Comme Nan Huaijin s'adresse à ses disciples, il évoque des méthodes....