
Une eau sans partage : vers la fin des systèmes d'irrigation paysans
Aubriot, Olivia
Editions Academia
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Résumé
Au-delà des dichotomies recherche fondamentale - recherche appliquée et théorie académique - pratique politique, il s'agit pour l'anthropologie prospective d'explorer les voies d'une science engagée dans les évolutions et les enjeux sociétaux du 21e siècle.
La collection anthropologie prospective entend mettre à disposition d'un large public des ouvrages consacrés à des recherches contemporaines et inédites, reposant sur une connaissance et une expérience approfondies du terrain. Cette collection est dirigée par les académiques du LAAP [Laboratoire d'anthropologie prospective, Louvain-la-Neuve, Belgique] et coordonnée par Pierre-Joseph LAURENT et Jacinthe MAZZOCCHETTI [professeurs à l'UCLouvain et membres du LAAP].
Les systèmes d'irrigation gravitaire dits traditionnels alimentent en eau les champs de millions de paysans dans le monde. Nombre d'entre eux ont perduré à travers les siècles. Ils ont subjugué les auteurs qui les ont étudiés, de par les logiques qui les sous-tendent et qui sont loin d'être purement techniques. La simplicité apparente des réseaux de canaux en terre contraste avec la complexité de leur gestion qui reflète les organisations sociales, politiques ou religieuses. En examinant les écrits des chercheurs qui se sont intéressés à ces systèmes et leurs grilles d'analyse, et en s'appuyant sur ses terrains d'étude au Népal et en Inde, Olivia Aubriot démontre que « l'eau est éminemment sociale ». Que deviennent alors ces systèmes d'irrigation à gestion collective, alors que les récentes décennies ont vu des transformations profondes sur les plans techniques, économiques, institutionnels ? À travers une diversité de situations concrètes, Une eau sans partage montre comment le rapport des paysans à l'eau s'est transformé. L'eau souterraine est devenue reine, détrônant parfois les systèmes d'irrigation gravitaire. Elle a transformé la géographie de l'irrigation et avec elle, les relations de pouvoir se sont déplacées. En effet cette eau est accessible individuellement, sans qu'aucune négociation ou échange avec les autres utilisateurs potentiels ne soit nécessaire : son partage se trouve désocialisé et l'ensemble des rapports sociaux s'en trouve transformé.