L'année 2024 se termine. Une année qui aura été riche en lectures, en apprentissage et en visionnage de films. Après de longues réflexions, voici une petite sélection mettant en avant nos plus beaux coups de cœur de l'année, ceux qui auront marqué nos plus belles découvertes.

Camille aura été bouleversée par le film Adieu ma concubine, dernièrement remastérisé, sorti en 1993 et signé par le réalisateur Chen Kaige. En suivant le destin douloureux de deux artistes de l'Opéra de Péki, Douzi et Xiaolou, on traverse la Chine du XXème siècle dans un rythme haletant mêlant superbement beauté et violence. Une fresque brossée par une main de maître !

Les œuvres de l’artiste Manabu Ikeda, regroupées dans son album The Pen, ne l'auront pas laissée indifférentes. Titanesques en taille, les éléments de ses tableaux sont miniaturisés à en donner le vertige. La nature, violente, déchainée, intègre le monde humain moderne comme elle le fait pour la fourmi, qui s’adapte à son environnement malgré l’instabilité saisissante. Dans des vagues-mondes, des montagnes-cités, la tôle, la rouille, les transports en tous genres, les bâtiments perchés invitent à se pencher sur la toile et à découvrir un monde humain qui grouille à l’échelle de l’infiniment petit par rapport à la vue d’ensemble. Un gros gros coup de ❤️

Enfin, elle aura dévoré Gengis Khan et les dynasties mongoles, tant l’histoire qui y est contée est spectaculaire.  En quelques pages seulement, l’auteur nous brosse le portrait d’un homme au destin hors du commun dont la grandeur n’a été révélée au monde que depuis quelques décennies. Depuis huit siècles, sommeillait une histoire gardée secrète au cœur des terres mongoles. Un secret tout d’abord gardé par les descendants de Gengis Khan, qui verrouillèrent toute la zone qui entoure la tombe du Grand Khan, dont la garde fut ensuite perpétuée par les soviétiques. Celui que l’on connaît aujourd’hui sous le nom de Gengis Khan débute sa vie en guenilles, membre d’une famille mise au ban de son clan. Qu’il devienne au cours de sa vie, le fédérateur de plusieurs clans mongols, le plus grand conquérant de tous les temps, un créateur de ponts entre les civilisations de son époque, relève du génie !

Mélodie aura été très marquée par sa lecture d'Eon et le douzième dragon, le premier tome d’une saga en 2 volumes. Roman de fantasy inspiré des cultures chinoise et japonaise autour des dragons et des 12 signes du zodiaque. Une très belle découverte qui nous tient en haleine tout au long de l’histoire.

Elle a aimé également La montagne du Tao où l'on suit une jeune française qui part en Chine de 1937, juste avant le début de la guerre sino-japonaise, pour ses études et fuir son quotidien. Au fil de ses rencontres, elle sera initiée au taoïsme, à la culture et à la médecine traditionnelle chinoises. L’histoire est un peu prévisible, mais c’est une bonne introduction aux concepts de Tao, de yin-yang, et on croise diverses pratiques traditionnelles de médecine, qigong ou taiji, qui y sont étroitement liées. Une bonne introduction à ses concepts, au fil de l’histoire.

Un de ses carnets préférés de Nicolas Jolivot, lu en chinois est Chifan, manger en Chine dans lequel il dépeint à l’encre noire avec quelques pointes de couleurs les habitudes des Chinois autour des repas, qu’ils soient pris sur le pouce au coin de la rue, en famille ou lors des banquets festifs. Le format de l’édition chinoise est plus grand et carré, mais cette nouvelle mise en page donne un résultat particulièrement réussi (ses autres carnets disponibles aussi dans la même collection et au même format)

Laura parle du Chant du héron au crépuscule comme d'un roman précieux qui nous offre une déambulation dans un jardin japonais situé en Malaisie. Véritable bulle hors du temps, il y devient possible à notre héroïne de mettre des mots sur les horreurs de l'invasion japonaise, de panser ses plaies et d'apprivoiser l'autre.

Il y a eu également le recueil de nouvelles Hommes, bêtes et démons, écrit d'une plume acérée, truculente, qui nous entraîne dans l'univers de Qian Zhongshu, l'auteur de La forteresse assiégée. A travers des textes que l'auteur jugeait peu réussis face à son grand roman, nous découvrons tout son génie, sa manière si particulière d'observer l'homme et d'en exacerber les traits avec brio.

Enfin, s'il y a bien un roman pendant lequel elle ne s'attendait pas à rire autant, c'est bien avec Messieurs Ma, père et fils, qui fut une très belle surprise et un très beau moment de lecture ! Les Ma débarquent à Londres dans les années 20 dans le but de reprendre la boutique d'antiquités du frère du père. Ils trouvent un logement chez les Window, mère et fille. Et cela signe le début d'aventures passionnantes !

Clémence, accompagnée de Cassandra, a pu découvrir avec un immense plaisir tout un tas d'auteurs japonais de science-fiction grâce à la brillante anthologie Le chant d'Auricularia. Chacune des nouvelles, dans leur style et leur plume, interroge, ouvre les portes d'imaginaires nouveaux et mystérieux. Ce recueil possède clairement le goût d'un retour prochain, histoire de se replonger dans certains univers.

Cette année, elle a été traversée par la poésie visuelle de Kawase Hasui, par son utilisation des couleurs, et surtout par la nostalgie qui infuse des contrastes provoqués par toute cette lumière, ou bien l'absence de celle-ci.

Enfin, l'année s'est terminée pour Clémence avec la plume empreinte de grâce de Han Kang, prix Nobel de la littérature et son roman Celui qui revient. Lecture aussi terrible que sublime, porteuse des interrogations infinies sur l'Humanité et le paradoxe d'en être (dé)pourvue. Ce roman narre les effrayantes répressions militaires qui ont lieu en 1980 dans la ville de Gwangju par l'intermédiaire du jeune Tongho et des témoins de son existence, aussi courte fut-elle. Bien que difficile, la lecture de cet ouvrage est ô combien importante.

Cassandra a pu voyager grâce à Le monde selon Sisun de Chung Serang, un roman dynamique et teinté d'humour qui prend place au cœur d'une famille coréenne explorant Hawai, mais aussi leur héritage. Malgré l'apparente légèreté du roman, nous retrouvons pourtant des thèmes difficiles de l'histoire coréenne avec Sisun, tout comme d'autres sujets tout autant d'actualité, abordés avec la jeune génération de la famille.

Avec Lait et Miel, de Rupi Kaur, elle a pu découvrir ce que peut révéler la poésie contemporaine. Mettre des mots sur nos émotions n'a jamais été un exercice facile, pour la plupart d'entre nous. Alors les voir ainsi écrites, noir sur blanc, avec simplicité et justesse est prenant. L'amour, inconditionnel et parfois toxique, est au cœur de chaque poème, mais il est aussi accompagné d'une tristesse parfois incomprise, de douleur intérieure, d'un espoir qui fait battre le cœur... Plus encore, c'est une ode à la féminité ! Les mots, d'une simplicité déconcertante, résonnent et laissent l'impression agréable d'être comprise en tant que femme. Elle ne cesse d'en recommander la lecture !

Et pour terminer l'année en beauté, elle a exploré sa créativité grâce à Leçons d'aquarelle japonaise : l'ouvrage idéal pour faire ses premiers pas, ou pour progresser, dans la pratique de l'aquarelle japonaise. Elle a pris plaisir à découvrir ce manuel illustré autant qu'elle a été séduite par l'art de l'aquarelle en lui-même.

Et vous ? Quelles ont été vos plus belles découvertes ?