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Au programme de ce bilan : beaucoup de Japon, un petit peu de Chine et quelques albums et romans jeunesse !

Commençons par les lectures de romanciers japonais !

J'avais adoré le roman Le bateau-usine du même auteur, Takiji Kobayashi, je m'attendais donc à retrouver les mêmes combats dans Le propriétaire absent. Ici, nous sommes bien sur la terre ferme, dans des collectivités rurales, des exploitations agricoles où toutes les récoltes des paysans finissent entre les mains des propriétaires terriens. Petit à petit, la colère et l'indignation grondent, causant plusieurs mouvements de protestations allant jusqu'en ville, au cœur des usines. C'est un roman écrit tel un reportage où l'on suit un jeune homme qui au début n'a pas trop d'avis sur le sujet et qui peu à peu décide de s'intégrer à ce mouvement de révoltes. J'ai retrouvé cette verve de l'auteur et cette manière de décrire les sensations, les odeurs, les corps. J'ai aussi beaucoup aimé la postface où il explique comment il conçoit la littérature et écrit ses romans. Je ne suis pas forcément d'accord sur sa vision de la littérature, mais c'est un point de vue très intéressant !

"Il faut les récompenser - flatter leur sensibilité, les faire travailler par plaisir, sinon, ça risque de devenir n'importe quoi, avait suggéré Yoshida.

- On va dépenser un peu, leur sortir de beaux diplômes dorés, leur préparer des cérémonies ennuyeuses, très solennelles, tu verras que tous ces culs-terreux de paysans feront très vite profil bas".


Je découvre enfin le travail de Kyûsaku Yumeno avec ce court roman Le tambour Ayakashi.  Ce roman, récemment traduit aux éditions Picquier, s'ouvre sur une lettre d'adieu d'un homme qui explique qu'il n'est pas responsable des meurtres dont on l'accuse. La faute reviendrait à un mystérieux tambour ! C'est un roman noir avec quelques touches de fantastique, mené comme une enquête, où la folie, les faux-semblants et l'angoisse ne sont jamais bien loin. Cela m'a donné envie de commencer Dogra Magra du même auteur, qui m'a toujours tenté, mais que je n'ai encore jamais osé ouvrir. Petit plus : la couverture qui est juste flippante ! Cet œil qui ne se détache pas de son lecteur donne de sacrés frissons.

"Le meilleur des élèves savait produire un son plus plein, plus agréable et plus raffiné que celui des autres, mais je n'arrivais pas à y percevoir autre chose qu'une beauté ordinaire. Je rêvais d'entendre quelque chose de plus digne...quelque chose qui évoque la sérénité du divin...ou bien la voix sinistre d'un spectre."

Masque féminin du théâtre Nô, en couverture du livre Picquier


J'ai aussi fait une jolie découverte du côté des romans Jeunesse avec Enquête au menu ! Le prince de Tokyo. Je trouve que l'autrice réussit en quelques pages à donner une âme à ses personnages. Ils sont hyper dynamiques et on s'attache facilement à eux. J'ai aimé comment elle fait découvrir la culture et surtout la gastronomie japonaise. L'enquête est plutôt bien menée, ils font face à un prince qui a perdu l'appétit (c'est le seul point qui est un peu trop gros : il ne mange pas depuis 4 semaines… bon…) et ils vont devoir lui faire retrouver l'envie de manger ! C'est drôle, frais et gourmand. Je lirais bien le tome dédié à la Turquie.

J'ai ensuite lu un roman jeunesse qui se passe à Kyoto : Les énigmes de Kyoto ! Hana est une collégienne qui vient d'emménager au Japon avec ses parents. Sa mère en est originaire mais est toujours restée assez vague sur son enfance. Elle lui a offert un médaillon appartenant à ses ancêtres et depuis son arrivée à Kyoto, cet objet lui confère certains pouvoirs : elle peut se projeter dans l'esprit de personnes dont elle a déjà croisé le regard. Elle est toujours accompagnée par Ryo, son meilleur ami, ainsi que par un chat bien malicieux qui se révèle être un yokai ! L'histoire commence avec Ryo qui lui fait part de ses inquiétudes concernant son maître mangaka qui a disparu. Les deux amis vont alors mener l'enquête pour le retrouver.

En voyant la nouvelle publication des Cosmographes, je n'ai pas pu m'empêcher de me jeter dessus tant leur choix éditorial est merveilleux. Ce que j'aime avec Machida Naoko, c'est la manière dont elle arrive à capter les mimiques, les regards, les bouilles de ces petits êtres chères à nos cœurs : les chats ;)
Dans ce nouvel album, Mimi le sumo, elle narre l'histoire de Mimi un chat boulanger qui pratique l'art du sumotori dans son quotidien. On le suit pendant une journée typique à son travail et on voit les différents gestes qu'il pratique, mais aussi les phrases qu'il entonne pour s'encourager ! Cet album est le mariage parfait entre la culture française et la culture nippone, avec l'art du sumotori mêlé au monde gourmand de la boulangerie. A la fin du livre, vous pourrez retrouver un petit lexique qui explique les termes liés au monde des sumos.


©Machida Naoko, les éditions Le Cosmographe, Mimi le sumo , février 2025

©Machida Naoko, les éditions Le Cosmographe, Mimi le sumo , février 2025


Et en conclusion de ce bilan, je vous laisse avec un billet coup de cœur qui nous emporte à Chang'an, capitale des Han occidentaux : Notes diverses sur la capitale de l'Ouest de Liu Xin.

Je vous souhaite de très bonnes lectures !


Bibliographie

Le tambour Ayakashi
13.00 €
Disponible
Le propriétaire absent. Méthodologie du roman
13.00 €
Disponible
Enquête au menu !. Le prince de Tokyo
8.00 €
Disponible
Les énigmes de Kyoto
12.90 €
Disponible
Mimi le sumo
16.50 €
Disponible
Notes diverses sur la capitale de l'Ouest
30.00 €
Disponible