Elle dévora l'article, agrippant le journal si fort qu'il se froissa entre ses doigts. Les mains tremblantes, elle lut les lignes une première fois, puis une deuxième. Le visage livide, secouée de frissons, elle avait beau se sentir glacée, elle transpirait à grosses gouttes. Peur ? Affreusement peur, se dit-elle, réfléchissant déjà à la formulation de son télégramme. Elle devait en envoyer trois, en fait. Un à New York, un à Buenos Aires, un à Paris... Mais tous commenceraient par les mêmes cinq mots : « La couronne du phénix. Retrouvée. »

Lors d'un somptueux bal près de Versailles, la célèbre couronne du phénix, que l'on pensait perdue à jamais, refait surface.

Aussitôt, Alice, Suling et Gemma sont replongées dans le passé : le jour où, cinq ans plus tôt, en avril 1906, à San Francisco, leur vie a été détruite par le tremblement de terre qui a emporté ce trésor inestimable. À l'époque, elles étaient encore botaniste de renom, jeune blanchisseuse et cantatrice d'opéra. Trois femmes avec des rêves plein la tête, gravitant dans l'entourage du détenteur de la fameuse couronne, Henry Thornton. Mais il aura suffi d'une malheureuse rencontre et d'une tragédie pour tout réduire à néant. Cette réapparition inespérée en France signe alors le retour d'un être malfaisant, mais surtout l'heure de leur revanche tant attendue.